mardi 23 juillet 2019

Top of the World et Akaska


En quittant Dawson City, Michel a hésité longuement avant d’entreprendre la route Top of the World à cause de la température.

Il y a 2 choix pour se rendre à Tok en Alaska : soit par la route du Klondike vers le sud jusqu’à Whitehorse (donc revenir sur nos pas avec les feux de forêt) puis l’Alaska Highway vers le nord pour un total de 1154 kilomètres (2 jours) ou bien par la route « Top of the World », un chemin beaucoup plus court mais en grande partie en gravier et terre battue (298 kilomètres).

Pour Michel, il est clair que ce chemin est une très mauvaise idée sous la pluie et ce matin, le temps est très nuageux et on annonce pas mal de pluie pour toute la journée. Mais il ne pleut pas encore malgré le fait que nous ayons eu de la pluie pendant la nuit.

C’est vraiment dommage d’être si près d’un souhait important dans le« Bucket List » de Michel et de ne pas le réaliser… alors, on décide d’y aller !

Çà commence plutôt mal, le traversier que l’on doit prendre pour se rendre de l’autre côté du fleuve Yukon est arrêté parce que Transport Canada fait une vérification sur le bateau et vérifie le statut des employés. Nous qui espérions battre la pluie de vitesse…enfin, deux heures plus tard, nous finissons par embarquer pour une traversée d’à peine 15 minutes, puis nous commençons à monter sur la route du Top of the World.

Le début se passe bien, c’est asphalté pour une dizaine de kilomètres et, la route de gravier et terre est en bon état jusqu’à ce qu’il commence à pleuvoir. Çà devient alors plutôt boueux et glissant, mais heureusement, la pluie ne dure pas.

Après 107 kilomètres sur cette route, nous arrivons à la frontière pour entrer en Alaska ; c’est un des plus petits postes frontaliers que nous avons vus, c’est celui le plus au nord de l’Amérique et celui en plus haute altitude.

Poste frontière de Poker Creek, AK -  population : 3 !
À partir de là, c’est fantastique ! Une route neuve, sinueuse mais asphaltée pendant environ 10 kilomètres. Après, c’est l’enfer, le chemin de terre est raboteux, plein de trous, avec des sections « planche à laver » qui rendent le trajet très inconfortable. C’est comme cela pendant une cinquantaine de kilomètres jusqu’à l’agglomération de Chicken qui compte 30 habitants et 3 commerces ! 

On décide alors de coucher là, histoire de se remettre de nos émotions et d’arrêter de brasser. Ici, on s’en doute, il n’y a pas de services municipaux ni d'électricité : à notre camping (il y en a 2), l’électricité provient d’une génératrice et l’eau potable est transportée par camion. Nous étions quand même très bien installés (avec électricité) et la boutique de souvenirs est probablement une de celles qui offraient les plus belles choses depuis le début de notre voyage.

Le lendemain, on s’attendait à une route plus facile jusqu’à Tetlin Junction (Taylor Highway). Environ la moitié des 100 kilomètres était pavée et correcte malgré quelques soubresauts, mais l’autre moitié était terrible. On a compris que les Américains semblent avoir abandonné cette route, dommage ! Enfin à Tetlin Junction, nous avons retrouvé l’Alaska Highway et avons parcouru 20 kilomètres jusqu’à Tok.

Ce chemin représentait un défi que Michel voulait relever depuis des années ; le trajet se déroule sur le dessus des montagnes et les vues d’un côté comme de l’autre doivent être fantastiques. Malheureusement pour nous, la fumée des feux de forêt combinée à un plafond très bas ont fait que nous ne pouvions que deviner ce qui nous entourait.

Avec toutes ses conditions, le motorisé et le Jeep n’avaient jamais été aussi sales. Ils avaient d’amour… et nous aussi…

Nous sommes arrêtés à Tok où on a eu la chance de trouver un très beau camping avec un super endroit pour laver les véhicules ; pendant 90 minutes (sous une fine pluie) on a brossé, lavé et rincé le VR et l’auto à l’aide de 2 fusils à haute pression. Il y avait une croûte de boue collée sur la voiture, dans certains compartiments du VR et sur le moteur de l’auto.

Ici, on est vraiment au cœur de l'Alaska et nous y serons pour les 3 prochaines semaines. En passant Tok se prononce Toke comme Coke, nous prononcions Toc comme Coq, les gens ne semblaient pas nous comprendre.

À Tok, nous sommes de retour sur la route de l’Alaska (Alaska Highway). C’est par cette route que nous avons repris notre ascension vers le nord jusqu’à Fairbanks. Cette fois, Diane voulait rebrousser chemin jusqu’à Tok, à cause de la fumée des feux qui épaississait, mais après nous être informés à Delta Junction, nous avons décidé de continuer car on annonçait de meilleures conditions plus loin. Pas besoin de dire que malgré que nous étions entourés d’impressionnantes montagnes, nous n’avons pas vu grand chose dans la boucane.

Delta Junction marque la fin officielle de l'Alaska Highway
Fairbanks est une ville d'environ 32 000 habitants (100 000 dans l'agglomération) ; ici, il fait clair pendant 70 jours consécutifs jusqu'au début août ! C'est la destination la plus au nord de notre voyage et presque la plus éloignée, 6525 kilomètres par le chemin le plus court. Dans quelques jours, nous serons à Homer qui est l’endroit le plus à l’ouest joignable par voie terrestre en Amérique et nous serons à 7065 kilomètres de chez nous.

Ici, nous couchons dans un « resort » et nous sommes très bien installés ; le dimanche, nous sommes allés à la messe dans l’ancienne cathédrale de la ville, une vieille église construite en 1904 et déménagée de l’autre côté de la rivière en 1912 (en hiver et sur la glace). Comme dans plusieurs endroits aux États-Unis, l’église était bondée et il y avait des placiers pour s’assurer que tous les bancs étaient occupés. Malgré cela, il y avait du monde debout à l’arrière, ce qu’on ne voit plus au Québec depuis longtemps !

Ensuite, nous avons exploré le centre ville désert et, franchement, pas très excitant. Les endroits qui nous ont plu sont les parcs et la rivière qui est omniprésente ainsi que le centre d’information où on retrouve une exposition sur cette vie dans le grand nord. Comme nous n’avons pas trouvé d’endroit attirant pour le dîner, nous sommes retournés au VR car Michel était inquiet…  avant de partir, on a été incapable de refermer l’auvent de patio. En fin d'après-midi, nous sommes retournés au centre d'information pour voir un documentaire sur les aurores boréales, malheureusement nous nous sommes endormis tous les deux... je pense qu'on est fatigués... Dans la région on peut admirer des aurores boréales à compter de la fin d'août.

Ce n’est que lundi avant notre départ que Michel, grimpé sur un petit escabeau installé sur une table à pique-nique, a réussi à ouvrir le couvercle du moteur (de l'auvent). À l’aide de la batterie de l’auto, on a fini par comprendre que le moteur est encore bon (bonne nouvelle) et que le problème vient d’ailleurs (où ?). Enfin, on a refermé l’auvent, emballé le mécanisme exposé et nous avons été en mesure de partir vers 12 h. Mais juste avant de quitter, Michel s’est foulé le 4e orteil du pied droit, il avait donc 2 gros orteils dans sa sandale…

Nous sommes donc arrivés à Denali vers 16 h et n’avons pas réussi à apercevoir le mont McKinley, le sommet le plus élevé de l’Amérique du Nord (6910 kilomètres). Le lendemain, comme les conditions météo étaient plutôt passables, nous avons choisi d’aller rouler sur la Denali Highway, une belle route de gravelle, pour voir de beaux paysages et des animaux sauvages. 
Sur la Denali Highway...
Nous avons fait 35 kilomètres avant de rebrousser chemin car, encore une fois, le mauvais temps nous empêchait de bien apprécier la vue mais Diane était contente de se promener dans la toundra et les épinettes. Évidemment, nous avons visité le village de Denali et avons soupé au Prospector's Pizzeria. Le village de Denali est tout petit, mais il y a un gros hôtel de Princess Cruise et des dizaines de boutiques de souvenirs ou vendeurs d'excursion en Jeep, VTT, canot ou avion. Entre le village et notre camping, la route passe par le Denali Canyon et c'est vraiment très beau.
Après avoir cherché sur la Denali, on a rencontré cet orignal sur la route principale !
Le Jeep s'est bien amusé... çà coûte presque plus de cher de lavage que d'essence ici !

Pour visiter le parc Denali, il est impossible de le faire en voiture. On doit obligatoirement prendre les autobus du parc. Nous avons acheté nos billets en fin de journée pour le lendemain. Notre trajet nous amènera jusqu’à un mini centre d’information à 106 kilomètres de l’entrée du parc, prendra 4 heures pour aller seulement et nous ramènera un autre 4 heures plus tard à notre point de départ. Avant de rentrer, nous avons fait un détour pour voir une démonstration au chenil de chiens de traîneau ; les chiens sont magnifiques, ce sont des Alaskan Huskies et sont tous bridés sur place. 
Ils travaillent environ 9 ans avant de prendre leur retraite et parcourent jusqu'à 5000 kilomètres par année. On nous a expliqué que comme le parc a une cote environnementale très élevée, l'utilisation de véhicules à moteur est limitée au maximum et les traîneaux à chien sont la meilleure façon de se déplacer pendant l'hiver.

Le mercredi matin, à 8 h 30, nous montions dans un bel autobus vert pour la journée. Après environ 20 kilomètres, la route asphaltée prend fin et on commence une petite route très sinueuse et étroite. Impossible de rencontrer sans qu’un des deux véhicules ne s‘arrête complètement. Le chauffeur s’arrête à chaque fois que l’on peut voir des animaux, c’est-à-dire souvent ! Il y a également 3 pauses « pipi » ; on doit apporter notre bouffe car il n’y a aucun service une fois entré dans le parc. 
Ce n'est pas comme un troupeau de bison, mais il faut quand même attendre !

Notre destination devait nous permettre de voir le mont McKinley, mais il y avait trop de nuages pour qu’on puisse l’apercevoir. Par contre, les paysages sont parfois magnifiques malgré les trop nombreux nuages...

Nous quittons Denali sous une grosse pluie le jeudi matin ; heureusement, une fois sur la route, la pluie a cessé une vingtaine de minutes plus tard et le soleil s’est joint à nous. Après environ 2 heures de route, nous avons enfin pu voir le mont McKinley de façon très nette. Il est loin, mais on voit qu’il est nettement plus élevé que les autres montagnes ; nous sommes arrêtés à trois endroits différents pour l’admirer.



Anchorage est la plus grande ville de l'Alaska. On y compte environ 400 000 habitants incluant les banlieues ; notre grande surprise en arrivant ici est de retrouver des autoroutes à 6 voies et beaucoup de circulation, on avait perdu l'habitude ! Ici les journées sont plus courte d'environ une heure par rapport à Fairbanks. Mauvaise surprise en arrivant, on s'est rendu compte que Michel avait laissé sa carte débit au restaurant à Denali à 250 kilomètres au nord... on a réussi à arranger ça en faisant annuler la carte... On a pris la journée du vendredi pour nous mettre à jour, faire du lavage, payer des comptes, se réapprovisionner etc. Le samedi a été consacré à une visite du centre ville et une marche le long d’un cours d’eau dans lequel plusieurs personnes pêchaient. 

 On a pu voir des centaines de saumons qui remontent le cours d’eau… vraiment impressionnant !

Diane a un rhume et fait un peu de fièvre, Michel l'a fait coucher tôt...Demain, on se dirige vers le terrain de jeu de l'Alaska, la péninsule de Kenai.

Comme d'habitude, vous pourrez voir plus de photos en cliquant sur le lien suivant :

https://share.icloud.com/photos/0mM3BJdPgBvaRccUFMcfZJsVA

2 commentaires:

  1. Brave Brave les explorateurs ! Félicitation pour ce beau reportage digne des meilleurs de National Géographique ! Carole et Richard

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  2. Quelle beau voyage. Ça renforce notre intérêt à faire ce voyage que nous tardons à réaliser.
    Bonne poursuite et Michel soigne bien ton 3e gros orteil.

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