mardi 23 juillet 2019

Top of the World et Akaska


En quittant Dawson City, Michel a hésité longuement avant d’entreprendre la route Top of the World à cause de la température.

Il y a 2 choix pour se rendre à Tok en Alaska : soit par la route du Klondike vers le sud jusqu’à Whitehorse (donc revenir sur nos pas avec les feux de forêt) puis l’Alaska Highway vers le nord pour un total de 1154 kilomètres (2 jours) ou bien par la route « Top of the World », un chemin beaucoup plus court mais en grande partie en gravier et terre battue (298 kilomètres).

Pour Michel, il est clair que ce chemin est une très mauvaise idée sous la pluie et ce matin, le temps est très nuageux et on annonce pas mal de pluie pour toute la journée. Mais il ne pleut pas encore malgré le fait que nous ayons eu de la pluie pendant la nuit.

C’est vraiment dommage d’être si près d’un souhait important dans le« Bucket List » de Michel et de ne pas le réaliser… alors, on décide d’y aller !

Çà commence plutôt mal, le traversier que l’on doit prendre pour se rendre de l’autre côté du fleuve Yukon est arrêté parce que Transport Canada fait une vérification sur le bateau et vérifie le statut des employés. Nous qui espérions battre la pluie de vitesse…enfin, deux heures plus tard, nous finissons par embarquer pour une traversée d’à peine 15 minutes, puis nous commençons à monter sur la route du Top of the World.

Le début se passe bien, c’est asphalté pour une dizaine de kilomètres et, la route de gravier et terre est en bon état jusqu’à ce qu’il commence à pleuvoir. Çà devient alors plutôt boueux et glissant, mais heureusement, la pluie ne dure pas.

Après 107 kilomètres sur cette route, nous arrivons à la frontière pour entrer en Alaska ; c’est un des plus petits postes frontaliers que nous avons vus, c’est celui le plus au nord de l’Amérique et celui en plus haute altitude.

Poste frontière de Poker Creek, AK -  population : 3 !
À partir de là, c’est fantastique ! Une route neuve, sinueuse mais asphaltée pendant environ 10 kilomètres. Après, c’est l’enfer, le chemin de terre est raboteux, plein de trous, avec des sections « planche à laver » qui rendent le trajet très inconfortable. C’est comme cela pendant une cinquantaine de kilomètres jusqu’à l’agglomération de Chicken qui compte 30 habitants et 3 commerces ! 

On décide alors de coucher là, histoire de se remettre de nos émotions et d’arrêter de brasser. Ici, on s’en doute, il n’y a pas de services municipaux ni d'électricité : à notre camping (il y en a 2), l’électricité provient d’une génératrice et l’eau potable est transportée par camion. Nous étions quand même très bien installés (avec électricité) et la boutique de souvenirs est probablement une de celles qui offraient les plus belles choses depuis le début de notre voyage.

Le lendemain, on s’attendait à une route plus facile jusqu’à Tetlin Junction (Taylor Highway). Environ la moitié des 100 kilomètres était pavée et correcte malgré quelques soubresauts, mais l’autre moitié était terrible. On a compris que les Américains semblent avoir abandonné cette route, dommage ! Enfin à Tetlin Junction, nous avons retrouvé l’Alaska Highway et avons parcouru 20 kilomètres jusqu’à Tok.

Ce chemin représentait un défi que Michel voulait relever depuis des années ; le trajet se déroule sur le dessus des montagnes et les vues d’un côté comme de l’autre doivent être fantastiques. Malheureusement pour nous, la fumée des feux de forêt combinée à un plafond très bas ont fait que nous ne pouvions que deviner ce qui nous entourait.

Avec toutes ses conditions, le motorisé et le Jeep n’avaient jamais été aussi sales. Ils avaient d’amour… et nous aussi…

Nous sommes arrêtés à Tok où on a eu la chance de trouver un très beau camping avec un super endroit pour laver les véhicules ; pendant 90 minutes (sous une fine pluie) on a brossé, lavé et rincé le VR et l’auto à l’aide de 2 fusils à haute pression. Il y avait une croûte de boue collée sur la voiture, dans certains compartiments du VR et sur le moteur de l’auto.

Ici, on est vraiment au cœur de l'Alaska et nous y serons pour les 3 prochaines semaines. En passant Tok se prononce Toke comme Coke, nous prononcions Toc comme Coq, les gens ne semblaient pas nous comprendre.

À Tok, nous sommes de retour sur la route de l’Alaska (Alaska Highway). C’est par cette route que nous avons repris notre ascension vers le nord jusqu’à Fairbanks. Cette fois, Diane voulait rebrousser chemin jusqu’à Tok, à cause de la fumée des feux qui épaississait, mais après nous être informés à Delta Junction, nous avons décidé de continuer car on annonçait de meilleures conditions plus loin. Pas besoin de dire que malgré que nous étions entourés d’impressionnantes montagnes, nous n’avons pas vu grand chose dans la boucane.

Delta Junction marque la fin officielle de l'Alaska Highway
Fairbanks est une ville d'environ 32 000 habitants (100 000 dans l'agglomération) ; ici, il fait clair pendant 70 jours consécutifs jusqu'au début août ! C'est la destination la plus au nord de notre voyage et presque la plus éloignée, 6525 kilomètres par le chemin le plus court. Dans quelques jours, nous serons à Homer qui est l’endroit le plus à l’ouest joignable par voie terrestre en Amérique et nous serons à 7065 kilomètres de chez nous.

Ici, nous couchons dans un « resort » et nous sommes très bien installés ; le dimanche, nous sommes allés à la messe dans l’ancienne cathédrale de la ville, une vieille église construite en 1904 et déménagée de l’autre côté de la rivière en 1912 (en hiver et sur la glace). Comme dans plusieurs endroits aux États-Unis, l’église était bondée et il y avait des placiers pour s’assurer que tous les bancs étaient occupés. Malgré cela, il y avait du monde debout à l’arrière, ce qu’on ne voit plus au Québec depuis longtemps !

Ensuite, nous avons exploré le centre ville désert et, franchement, pas très excitant. Les endroits qui nous ont plu sont les parcs et la rivière qui est omniprésente ainsi que le centre d’information où on retrouve une exposition sur cette vie dans le grand nord. Comme nous n’avons pas trouvé d’endroit attirant pour le dîner, nous sommes retournés au VR car Michel était inquiet…  avant de partir, on a été incapable de refermer l’auvent de patio. En fin d'après-midi, nous sommes retournés au centre d'information pour voir un documentaire sur les aurores boréales, malheureusement nous nous sommes endormis tous les deux... je pense qu'on est fatigués... Dans la région on peut admirer des aurores boréales à compter de la fin d'août.

Ce n’est que lundi avant notre départ que Michel, grimpé sur un petit escabeau installé sur une table à pique-nique, a réussi à ouvrir le couvercle du moteur (de l'auvent). À l’aide de la batterie de l’auto, on a fini par comprendre que le moteur est encore bon (bonne nouvelle) et que le problème vient d’ailleurs (où ?). Enfin, on a refermé l’auvent, emballé le mécanisme exposé et nous avons été en mesure de partir vers 12 h. Mais juste avant de quitter, Michel s’est foulé le 4e orteil du pied droit, il avait donc 2 gros orteils dans sa sandale…

Nous sommes donc arrivés à Denali vers 16 h et n’avons pas réussi à apercevoir le mont McKinley, le sommet le plus élevé de l’Amérique du Nord (6910 kilomètres). Le lendemain, comme les conditions météo étaient plutôt passables, nous avons choisi d’aller rouler sur la Denali Highway, une belle route de gravelle, pour voir de beaux paysages et des animaux sauvages. 
Sur la Denali Highway...
Nous avons fait 35 kilomètres avant de rebrousser chemin car, encore une fois, le mauvais temps nous empêchait de bien apprécier la vue mais Diane était contente de se promener dans la toundra et les épinettes. Évidemment, nous avons visité le village de Denali et avons soupé au Prospector's Pizzeria. Le village de Denali est tout petit, mais il y a un gros hôtel de Princess Cruise et des dizaines de boutiques de souvenirs ou vendeurs d'excursion en Jeep, VTT, canot ou avion. Entre le village et notre camping, la route passe par le Denali Canyon et c'est vraiment très beau.
Après avoir cherché sur la Denali, on a rencontré cet orignal sur la route principale !
Le Jeep s'est bien amusé... çà coûte presque plus de cher de lavage que d'essence ici !

Pour visiter le parc Denali, il est impossible de le faire en voiture. On doit obligatoirement prendre les autobus du parc. Nous avons acheté nos billets en fin de journée pour le lendemain. Notre trajet nous amènera jusqu’à un mini centre d’information à 106 kilomètres de l’entrée du parc, prendra 4 heures pour aller seulement et nous ramènera un autre 4 heures plus tard à notre point de départ. Avant de rentrer, nous avons fait un détour pour voir une démonstration au chenil de chiens de traîneau ; les chiens sont magnifiques, ce sont des Alaskan Huskies et sont tous bridés sur place. 
Ils travaillent environ 9 ans avant de prendre leur retraite et parcourent jusqu'à 5000 kilomètres par année. On nous a expliqué que comme le parc a une cote environnementale très élevée, l'utilisation de véhicules à moteur est limitée au maximum et les traîneaux à chien sont la meilleure façon de se déplacer pendant l'hiver.

Le mercredi matin, à 8 h 30, nous montions dans un bel autobus vert pour la journée. Après environ 20 kilomètres, la route asphaltée prend fin et on commence une petite route très sinueuse et étroite. Impossible de rencontrer sans qu’un des deux véhicules ne s‘arrête complètement. Le chauffeur s’arrête à chaque fois que l’on peut voir des animaux, c’est-à-dire souvent ! Il y a également 3 pauses « pipi » ; on doit apporter notre bouffe car il n’y a aucun service une fois entré dans le parc. 
Ce n'est pas comme un troupeau de bison, mais il faut quand même attendre !

Notre destination devait nous permettre de voir le mont McKinley, mais il y avait trop de nuages pour qu’on puisse l’apercevoir. Par contre, les paysages sont parfois magnifiques malgré les trop nombreux nuages...

Nous quittons Denali sous une grosse pluie le jeudi matin ; heureusement, une fois sur la route, la pluie a cessé une vingtaine de minutes plus tard et le soleil s’est joint à nous. Après environ 2 heures de route, nous avons enfin pu voir le mont McKinley de façon très nette. Il est loin, mais on voit qu’il est nettement plus élevé que les autres montagnes ; nous sommes arrêtés à trois endroits différents pour l’admirer.



Anchorage est la plus grande ville de l'Alaska. On y compte environ 400 000 habitants incluant les banlieues ; notre grande surprise en arrivant ici est de retrouver des autoroutes à 6 voies et beaucoup de circulation, on avait perdu l'habitude ! Ici les journées sont plus courte d'environ une heure par rapport à Fairbanks. Mauvaise surprise en arrivant, on s'est rendu compte que Michel avait laissé sa carte débit au restaurant à Denali à 250 kilomètres au nord... on a réussi à arranger ça en faisant annuler la carte... On a pris la journée du vendredi pour nous mettre à jour, faire du lavage, payer des comptes, se réapprovisionner etc. Le samedi a été consacré à une visite du centre ville et une marche le long d’un cours d’eau dans lequel plusieurs personnes pêchaient. 

 On a pu voir des centaines de saumons qui remontent le cours d’eau… vraiment impressionnant !

Diane a un rhume et fait un peu de fièvre, Michel l'a fait coucher tôt...Demain, on se dirige vers le terrain de jeu de l'Alaska, la péninsule de Kenai.

Comme d'habitude, vous pourrez voir plus de photos en cliquant sur le lien suivant :

https://share.icloud.com/photos/0mM3BJdPgBvaRccUFMcfZJsVA

vendredi 19 juillet 2019

La route du Klondike


Après 3 jours à Whitehorse, notre plan original était de monter vers Dawson City. Comme mentionné précédemment, sans le vouloir, nous sommes sur le même trajet que la caravane de Fantasy Tour (23 véhicules) et à peu près aux mêmes dates, ce qui signifie pour nous beaucoup de circulation et des difficultés à trouver des endroits libres pour coucher. Il n’y avait pas de place à Dawson avant le lundi…

Nous avons alors pris la décision d’aller passer la fin de semaine du côté de Skagway, en bordure d’un bras de mer en Alaska, là ou débute la route du Klondike.

Depuis que Diane, ses sœurs et moi avons lu l’excellente trilogie « Lili Klondike », toute l’histoire de la ruée vers l’or nous intéresse. Nous étions donc excités de suivre la même route que les 2 personnages principaux de ce roman.

Skagway est aujourd’hui un endroit très touristique et, là aussi, les 2 terrains de camping étaient complets. Nous avons donc opté pour coucher à Tagish, au Yukon à environ 2 heures de route de Skagway et d’y aller en Jeep. Cette option était intéressante car elle nous évitait de passer les douanes américaines avec trop de nourriture à bord (nous avions fait des provisions avec l’idée que nous serions au Canada pour le week-end).

En partant de Whitehorse, on entreprend donc la descente de la route du Klondike jusqu’à Carcross comme première étape. Juste avant d'y arriver, on fait un arrêt comme plein d'autres touristes devant le plus petit désert au monde, qui mesure environ 1 mile carré. Bien sûr, on est allé s'y promener pieds nus !
Carcross (signifie Carribou Crossing) est un sympathique petit village où nous avons cassé la croûte dans un beau petit bistro et fouiné dans les boutiques. Diane les a trouvées très intéressantes car il y avait beaucoup d’arts amérindiens.

Le camping choisi, situé à Tagish (22 km à l’est de Carcross) était des plus pittoresques : il s’agit du Six Mile River Resort, un endroit plutôt exotique comme vous pouvez le voir sur la photo. 
Difficile à voir sur la photo, mais le mur est tapissé de plaques d'immatriculations
C’est une place de pêche, fréquentée par une clientèle régulière qui arrive par bateau, VTT, camions et quelques VR. La patronne, Micheline (Mitch), est une fille de Montréal qui a vécu à Fabreville, tout près de notre ancienne maison de Ste-Rose. Elle s’occupe du restaurant et nous avons soupé là le premier soir. C’était excellent ! La publicité de la place mentionne « Slow Food », nous avons pensé qu’il s’agissait probablement de plats mijotés… erreur ! Ici, çà veut dire service très lent et très relax ! C’était quand même très plaisant.
L'humour Yukonnais ! Très présent au Six Mille River Resort

Le samedi, nous avons fait environ 2 heures de route vers le sud pour nous rendre à Skagway, AK, là où débute la route du Klondike. La route est très belle mais la fumée causée par les feux de forêt nous cachait le vrai décor... La ville de Skagway est beaucoup plus petite que ce à quoi nous nous attendions ;  Michel pensait faire le plein d’essence à bon prix, mais il n’y a qu’une seule station service en ville, alors pour le prix…
Skagway est une ville d’un peu plus de 1000 habitants, mais c’est aussi une destination importante pour les bateaux de croisière, ce qui amène énormément de monde dans les rues de la ville où on retrouve toute sorte de boutiques (beaucoup de bijouteries) et quelques restos. Lors de notre passage, il y avait « seulement » deux bateaux, au port. C’est aussi une escale importante pour les traversiers reliant les différents ports de l’Alaska et de la Colombie-Britannique. Pendant la grande ruée vers l’or en 1898, c’est ici que les gens arrivaient par bateaux. À partir d’ici (White Pass, 32 km) ou de Dyea (Chilcoot Trail, 25 km)  de l’autre côté de la baie, ils partaient avec une tonne de bagage pour escalader les montagnes et les glaciers et se rendre au lac Bennet, où ils devaient se construire un bateau et descendre le fleuve Yukon jusqu’à Dawson City. Un périple qui pouvait prendre plus d’un an dans des conditions terribles.

Naturellement, on a beaucoup appris sur cette histoire. Entre autres, il est dit qu’environ un million de personnes pensaient venir au Klondike pour y faire fortune, 100 000 l’ont fait et seulement 30 000 ont réussi à se rendre à Dawson City. Sur ce nombre, quelques centaines seulement ont fait fortune !

De retour à notre « Resort », nous avons commandé une pizza à Mitch pour manger dans le VR, pensant que ce serait prêt une trentaine de minutes plus tard. Rappelez-vous ce que signifie « Slow Food »… donc Mitch m’a dit de revenir la chercher dans 1 heure ! C’est ce que j’ai fait et nous ne l’avons pas regretté, une de nos meilleures à vie !

Le lendemain, nous reprenons la route, retournons à Whitehorse par l’Alaska Highway et prenons ensuite la partie nord de la route du Klondike qui nous amènera à Dawson City, 535 kilomètres au nord. Nous faisons un arrêt à Carmacks pour une nuit. Bonne chose pour Michel qui souffrait d'un mal de dos (mauvais mouvement en préparant le VR le matin).

Nous arrivons à Dawson City le lundi en début d’après-midi. Nous sommes immédiatement frappés par la chaleur accablante qui nous confirme que depuis notre départ, plus nous approchons du pôle nord, plus il fait chaud !

Comme dans le roman, Dawson City représente pour nous une étape importante. C’est une petite ville d’environ 2000 habitants, mais tout comme à Skagway, c’était quasiment une métropole avec ses 35 000 habitants en 1899. Parcs Canada a décidé d’en faire un endroit historique et a jusqu’à date acheté 33 bâtiments qu’il est en train de restaurer. La ville a également passé un règlement pour que les nouvelles constructions ou rénovations respectent le même style architectural. Aussi, les rues sont en terre battue et les trottoirs en bois et cela ne changera pas.

Notre première réaction en débarquant ici : il fait chaud, environ 33 C, une chaleur sèche et poussiéreuse ! On est en période de dangerosité extrême pour les feux de forêt. D'ailleurs, nous en avons vu quelques uns sur la route avant d'arriver, même un d'assez près pour voir les flammes, c'est triste à voir mais on se console car c'est un phénomène naturel qui est bon pour régénérer les forêts. C'est pourquoi les autorités les laissent brûler sauf s'ils mettent la vie de personnes en danger ou s'approchent de structures importantes.

Comme nous sommes arrivés tard, nous avons soupé, puis nous sommes allés explorer les lieux à pied, histoire de se familiariser avec la place (notre camping est au centre-ville). Il faut dire que nous n’étions pas inquiets de marcher à la noirceur… ici, le soleil se couche vers 00 h 30 et se lève autour de 03 h 30 ! On commence à peine à s’y habituer. Ce qui a beaucoup frappé Diane, à Dawson, c'est le SILENCE.
Le Grand Théatre, construit en 1900 et restauré par Parcs Canada
Pour notre première journée, nous avons débuté par le Centre des visiteurs où nous avons pu choisir les différentes activités offertes par Parcs Canada. Après avoir flâné en ville et manger au VR, nous avons assisté à une excellente présentation sur le poète du coin, Robert Service, devant la cabane où il a habité à Dawson City (son poème le plus populaire est : The cremation of Sam McGee), puis nous avons visité le musée de la ville (Dawson City Museum) où nous avons eu droit à une présentation par une guide de l’architecture des principaux bâtiments de la ville, construits selon les plans de l’architecte  Thomas W. Fuller.

En soirée, une sortie incontournable était prévue au voyage depuis longtemps : spectacle au Diamond Tooth Gerties Gambling Hall, le plus ancien casino du Canada. On n’y est pas allé pour jouer, mais pour les spectacles de danse et de vaudeville. Très belle soirée pendant laquelle Michel et 3 autres messieurs ont été entrainés de force à danser sur la scène avec les danseuses de French Cancan, très drôle !

La deuxième et dernière journée, nous avons fait un tour guidé en français de quelques-uns des immeubles restaurés par Parcs Canada ; notre guide était très intéressante (une femme du lac St-Jean) et nous avons beaucoup appris sur la ville des années 1898-1900 et d’aujourd’hui. Notre guide habite ici depuis 43 ans et pouvait répondre à toutes nos questions.  Très belle activité ! Elle nous a même dit que plusieurs maisons ne peuvent pas avoir l'eau courante.

En après-midi, nous avons fait une autre visite guidée des plus intéressantes : cette fois, c’était un peu à l’extérieur de la ville où nous avons visité la drague # 4, une très impressionnante machine qui creusait le sol à la recherche d’or. Elle a été construite en 1912 et a été en opération jusqu’en 1959 ; elle est la plus grande à coque en bois et à godets en Amérique du Nord et est haute de huit étages. Dans un bon gisement, elle pouvait récupérer jusqu’à 800 onces d’or par jour.
Cette visite nous a permis d’apprendre comment l’or est retiré du sol, que l’or dans le Yukon et l’Alaska est de type « placer », c’est-à-dire libre, ce qui est très différent des mines que l’on retrouve en Abitibi où l’or est plutôt encastré dans le roc. Nous étions les seuls pour cette activité en français, nous avons donc eu droit à une visite privée avec notre guide, un jeune passionné de l’Abitibi qui vient passer tous ses étés à Dawson City.

Nous sommes maintenant à la fin de la route du Klondike. Elle s’arrête vraiment ici ; pour aller plus loin, on devra prendre un traversier et une route de terre pour rejoindre l’Alaska, vers l'ouest.

On pourrait aussi rester au Yukon prendre la Dempster Highway, route de gravier qui mène à la mer de Beaufort, 875 kilomètres plus au nord. Mais çà, c’est pour une autre vie…

À suivre bientôt !

Pour plus de photos de la route du Klondike, cliquez ici (ou copiez le lien dans votre navigateur) :

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Pour plus de photos sur la route de l'Alaska, manquantes dans le dernier article, cliquez ici :

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mardi 9 juillet 2019

La fameuse route de l'Alaska


Vendredi, le 28 juin, nous quittons Grande Prairie, AB, sous une forte pluie qui ne semble pas vouloir s’arrêter. Après avoir rempli le VR de diésel et de propane, nous entrons en Colombie-Britannique (et reculons nos montres d’une heure) pour nous arrêter à Dawson Creek, l’endroit où commence officiellement la « Route de l’Alaska », c’est le kilomètre zéro. La pluie a cessé mais le ciel est quand même menaçant

Nous prenons le temps de visiter le centre d’informations et le musée « Alaska Highway » où nous visionnons 2 films relatant la construction de cette route. 

Pour ceux que l’histoire intéresse, cette route a été construite en un temps record par plus de 11 000 soldats américains suite à une entente avec le Canada. La construction a débuté en mars 1942 pour se terminer à la fin d’octobre de la même année (8 mois et 12 jours) dans des conditions extrêmement difficiles. Elle mesurait à ce moment 2451 kilomètres et on a construit 133 ponts importants. Après l’attaque de Pearl Harbor et l’invasion par les japonais des îles Attu et Kiska dans les Aleuthians (Alaska), il était devenu urgent pour les américains de pouvoir protéger ce territoire car les Américains craignaient une invasion massive par le nord.  La route a été réservée à l’usage exclusif de l’armée jusqu’en 1949, date à laquelle elle a été ouverte au public afin de favoriser l’industrie touristique.

Kilomètre "0", centre ville de Dawson Creek
À partir d’ici, nous suivrons cette route jusqu’à Anchorage en Alaska, ce qui signifie qu’on n’a plus besoin de GPS, une bonne affaire car nous aurons très peu d'accès internet ou de réseau cellulaire jusque là.

Après Dawson Creek, nous avons parcouru 75 kilomètres jusqu'à à Fort St-John, la plus ancienne colonie européenne établie en Colombie Britanique (1794) ; en 1942, l’endroit a servi de quartier général aux troupes et aux travailleurs oeuvrant sur la route de l’Alaska. Suite à la découverte de pétrole et de gaz naturel dans la région en 1951, la ville a connu un essor fulgurant. 

Comme c’est vendredi et que c’est difficile de trouver un camping en cette première soirée de grande fin de semaine, nous couchons au Wallmart avec l’idée de partir tôt le lendemain pour nous rendre à Fort Nelson.

Samedi, le 29 juin, nous partons de Fort St-John à 8 h pour arrêter déjeuner 80 kilomètres plus loin. Après un peu de pluie, le ciel se dégage et plus nous montons vers le nord, plus la température se réchauffe ! La route est belle et le revêtement en excellente condition sauf pour une petite section d’environ 50 kilomètres où cela ressemblait au Québec, les nids de poules en moins !

Vers 14 h, nous arrivons au Triple G Hideway Campground où, à notre grande surprise, nous nous retrouvons face à face avec Bob et Karen, nos serre-files du voyage Mississippi River Run que nous avons fait avec Fantasy Tour en septembre 2017. Ils sont maintenant chefs de caravanes et accompagnent un groupe de 21 motorisés pour le tour de l’Alaska. Nous risquons de les rencontrer souvent pour les prochains jours….

Nous avons visité le Visitor Center et le musée Fort Nelson Heritage Museum, un vrai bric à brac, avant de s’offrir un excellent souper (steak) dans le VR.

C’est la journée la plus chaude de notre voyage. Croyez-le ou non, le mercure est monté à 35C et à 23 h, c’est nuageux et il ne fait pas encore tout à fait noir…

Le dimanche, 30 juin, nous quittons le camping vers 9 h 15 pour une petite journée de route ; nous parcourrons seulement 298 kilomètres. Par contre, nous sommes au cœur des Northern Rockies et c’est aujourd’hui que nous tournons vers l‘ouest pour traverser les Rocheuses sur des routes sinueuses et montagneuses. La route en général est très bien mais il y des sections où il y a beaucoup de gravelle et de terre sur les côtés. Les camions et les gros véhicules comme le nôtre, soulevons des nuages de poussière assez impressionnants, ce qui explique que mon auto qui commençait à être brune hier est maintenant de couleur grise. Comme un motorisé n’est  malheureusement pas toujours construit de façon très hermétique, cela signifie également que la poussière a aussi envahi quelques tiroirs de la chambre. La madame va avoir du lavage à faire bientôt !

Nous sommes arrêtés tôt parce qu’on voulait absolument expérimenter une baignade dans un bassin d’eau chaude alimenté par une source naturelle, la Liard River. En réalité, çà ressemble plus à une rivière dans laquelle nous pouvons marcher ou nager, ce qui est très différent de Banff. Plus on s’approche de la source, plus l’eau est chaude : 53 C ou 127 F ! C’est chaud, c’est chaud, c’est même très chaud !!! L’Endroit s’appelle Liard River Hot Springs Provincial Park et nous ne sommes plus qu’à une demi journée de route du Yukon. Nous avons une météo superbe et à 18h, il fait encore 30 C sans humidité.


Lundi, 1er juillet. Hier soir, nous avons eu une tempête de sable suivie de forts orages dans notre campement (overflow du camping Liard Hot Springs). Beaucoup de pluie et de vent pendant la nuit, je ne sais plus de quelle couleur est mon auto ! Ce matin, il fait super beau, le mercure indique seulement 19 C mais ça va monter jusqu’à plus de 30 C en fin de journée.

On commence à se sentir loin de chez nous...
La portion de route jusqu‘à Watson Lake est très belle, large et relativement droite. Par contre, il faut se méfier des animaux : nous avons rencontré 4 ours noirs, un brun (peut-être un petit grizzly, on ne lui a pas demandé), plusieurs bisons dont quelques-uns sur la route.
Maman enseigne comment traverser une route... lentement !
Arrivés à Watson Lake, Diane était déçue de ne pas pouvoir assister à la représentation sur les aurores boréales au Northern Lights Centre (c’était fermé pour le 1er juillet !). On se reprendra peut-être sur le chemin du retour… 
Nous avons marché dans la forêt des pancartes (Sign Post Forest) où plus de 88 000 visiteurs ont laissé une indication de leur passage. Diane a décidé de faire la sienne à l’endos d’un couvercle de métal.  Elle a peint le nom (Midilou) et l’année avec du vernis à ongles et nous avons ajouté le logo de la FQCC vu que nous n'avions pas celui d'Allo Québec ; il faudra revenir… 

Nous avons également visité le centre d’information  et obtenu beaucoup de renseignements sur les places à voir au Yukon et en Alaska en plus d’un autre film et d’une petite exposition sur la réalisation de la route de l’Alaska.

Mardi, le 2 juillet, nous quittons Watson Lake vers 9 h et prenons la direction de Whitehorse. La route est toujours belle, en bien meilleure condition que ce à quoi je m’attendais. Le seul « hic », c’est qu’il y avait des petites sections en réparation, ce qui signifie belle route de gravelle poussiéreuse sur lesquelles on n’a même pas besoin de ralentir… mais la poussière arrive toujours à nous rattraper, même à l’intérieur !

Le paysage semblait magnifique, mais la fumée provenant des feux de forêt dans la région de Carmacks et Dawson City nous a empêché de vraiment en profiter.

Arrivés au camping, il y avait comme c’est souvent, le cas ici, un lave auto ou VR; alors, comme il était tôt (15 h), on a fait un bon lavage extérieur des 2 véhicules.


Whitehorse, Yukon, 3 au 5 juillet : Belle petite ville qui semble vivre au rythme du Yukon, c’est-à-dire sans stress. On s’y sent bien accueilli et nous avons rencontré beaucoup plus de francophones que ce à quoi nous nous attendions. Whitehorse compte 30 000 habitants sur un total de 38 000 dans tout le Yukon et nous avons appris que le Yukon représente le 3ième endroit le plus francophone au pays après le Québec et le Nouveau-Brunswick. 

Pour notre première journée, nous avons bien sûr visité le Centre d’information puis le musée Macbride très intéressant. Diane était contente d’enfin connaitre la vraie histoire de Sam McGee, héros malgré lui d’un poème de Robert Service dans La Crémation de Sam McGee.

Nous avons dîner dans un restaurant vraiment typique au centre-ville (avec service en français). 
Pot de vin pour madame et Yukon Gold pour monsieur !
 Tout en marchant en ville, nous avons trouvé et visité la cathédrale où nous avons rencontré un couple de missionnaires laïques et francophones qui travaillent au Yukon : lui, vient du Nouveau-Brunswick et elle, du nord de l’Ontario.   

 Ensuite, nous avons longé le Mile Canyon, là où plusieurs prospecteurs ont tout perdu et/ou y ont laissé leur vie. À l’époque de la ruée vers l’or (1898), c’était un passage très dangereux à cause des rapides qui se précipitaient dans le canyon. C’est d’ailleurs de là que vient le nom de la ville car les rapides ressemblaient à des chevaux blancs sur le fleuve (Whitehorse).

L’avant-midi de notre deuxième journée a été consacrée à faire réparer un problème de connexion entre l’auto et le VR et au ravitaillement. Diane a bien aimé l’épicerie Save on Foods où elle a été servie par un aimable boucher, Patrick de Drummondville. En après-midi, nous avons visité le Centre d’interprétation de la Béringie du Yukon où nous avons rencontré Tracy de Carleton-sur-Mer en Gaspésie !

Ce musée explique comment les animaux et les humains ont pu arriver en Amérique par un lien terrestre nommé la Béringie pendant l’époque glaciaire. On a aussi appris que même si presque toute l’Amérique a été recouverte de glace, il n’y en a jamais eu au nord de Whitehorse.


Tout le long de notre séjour, la météo a été superbe et le mercure dans la journée variait entre 20 et 25 C, très confortable car sans humidité. On a appris que le Yukon est l'un des endroits où le réchauffement climatique se fait le plus sentir ; on a aussi appris qu’il fait habituellement 10 degrés de plus en été et 10 degrés de moins en hiver à Dawson City, environ 500 kilomètres au nord, une de nos prochaines destinations.