Vendredi, le 28 juin, nous quittons Grande Prairie, AB, sous une forte
pluie qui ne semble pas vouloir s’arrêter. Après avoir rempli le VR de diésel
et de propane, nous entrons en Colombie-Britannique (et reculons nos montres
d’une heure) pour nous arrêter à Dawson Creek, l’endroit où commence officiellement
la « Route de l’Alaska », c’est le kilomètre zéro. La pluie a cessé mais le ciel est quand même menaçant
Nous prenons le temps de visiter le centre d’informations et
le musée « Alaska Highway » où nous visionnons 2 films relatant la
construction de cette route.
Pour ceux que l’histoire intéresse, cette route a été construite
en un temps record par plus de 11 000 soldats américains suite à une entente
avec le Canada. La construction a débuté en mars 1942 pour se terminer à la fin
d’octobre de la même année (8 mois et 12 jours) dans des conditions extrêmement
difficiles. Elle mesurait à ce moment 2451 kilomètres et on a construit 133
ponts importants. Après l’attaque de Pearl Harbor et l’invasion par les
japonais des îles Attu et Kiska dans les Aleuthians (Alaska), il était devenu
urgent pour les américains de pouvoir protéger ce territoire car les Américains
craignaient une invasion massive par le nord. La route a été réservée à l’usage exclusif de
l’armée jusqu’en 1949, date à laquelle elle a été ouverte au public afin de
favoriser l’industrie touristique.
Kilomètre "0", centre ville de Dawson Creek |
À partir d’ici, nous suivrons cette route jusqu’à Anchorage
en Alaska, ce qui signifie qu’on n’a plus besoin de GPS, une bonne affaire car
nous aurons très peu d'accès internet ou de réseau cellulaire jusque là.
Après Dawson Creek, nous avons parcouru 75 kilomètres jusqu'à à Fort St-John, la plus ancienne colonie européenne
établie en Colombie Britanique (1794) ; en 1942, l’endroit a servi de quartier
général aux troupes et aux travailleurs oeuvrant sur la route de l’Alaska.
Suite à la découverte de pétrole et de gaz naturel dans la région en 1951, la
ville a connu un essor fulgurant.
Comme c’est vendredi et que c’est difficile de trouver un
camping en cette première soirée de grande fin de semaine, nous couchons au
Wallmart avec l’idée de partir tôt le lendemain pour nous rendre à Fort Nelson.
Samedi, le 29 juin, nous partons de Fort St-John à 8 h pour
arrêter déjeuner 80 kilomètres plus loin. Après un peu de pluie, le ciel se
dégage et plus nous montons vers le nord, plus la température se réchauffe ! La
route est belle et le revêtement en excellente condition sauf pour une petite
section d’environ 50 kilomètres où cela ressemblait au Québec, les nids de
poules en moins !
Vers 14 h, nous arrivons au Triple G Hideway Campground où,
à notre grande surprise, nous nous retrouvons face à face avec Bob et Karen,
nos serre-files du voyage Mississippi River Run que nous avons fait avec Fantasy
Tour en septembre 2017. Ils sont maintenant chefs de caravanes et accompagnent
un groupe de 21 motorisés pour le tour de l’Alaska. Nous risquons de les
rencontrer souvent pour les prochains jours….
Nous avons visité le Visitor Center et le musée Fort Nelson
Heritage Museum, un vrai bric à brac, avant de s’offrir un excellent souper (steak) dans le VR.
C’est la journée la plus chaude de notre voyage. Croyez-le
ou non, le mercure est monté à 35C et à 23 h, c’est nuageux et il ne fait pas
encore tout à fait noir…
Le dimanche, 30 juin, nous quittons le camping vers 9 h 15
pour une petite journée de route ; nous parcourrons seulement 298 kilomètres.
Par contre, nous sommes au cœur des Northern Rockies et c’est aujourd’hui que
nous tournons vers l‘ouest pour traverser les Rocheuses sur des routes
sinueuses et montagneuses. La route en général est très bien mais il y des
sections où il y a beaucoup de gravelle et de terre sur les côtés. Les camions
et les gros véhicules comme le nôtre, soulevons des nuages de poussière assez impressionnants, ce qui
explique que mon auto qui commençait à être brune hier est maintenant de
couleur grise. Comme un motorisé n’est malheureusement pas toujours construit de façon très hermétique,
cela signifie également que la poussière a aussi envahi quelques tiroirs de la
chambre. La madame va avoir du lavage à faire bientôt !
Nous sommes arrêtés tôt parce qu’on voulait absolument
expérimenter une baignade dans un bassin d’eau chaude alimenté par une source
naturelle, la Liard River. En réalité, çà ressemble plus à une rivière dans
laquelle nous pouvons marcher ou nager, ce qui est très différent de Banff.
Plus on s’approche de la source, plus l’eau est chaude : 53 C ou 127 F !
C’est chaud, c’est chaud, c’est même très chaud !!! L’Endroit s’appelle Liard River Hot
Springs Provincial Park et nous ne sommes plus qu’à une demi journée de route
du Yukon. Nous avons une météo superbe et à 18h, il fait encore 30 C sans
humidité.
Lundi, 1er juillet. Hier soir, nous avons eu une
tempête de sable suivie de forts orages dans notre campement (overflow du
camping Liard Hot Springs). Beaucoup de pluie et de vent pendant la nuit, je ne
sais plus de quelle couleur est mon auto ! Ce matin, il fait super beau, le
mercure indique seulement 19 C mais ça va monter jusqu’à plus de 30 C en fin de
journée.
On commence à se sentir loin de chez nous... |
La portion de route jusqu‘à Watson Lake est très belle,
large et relativement droite. Par contre, il faut se méfier des animaux :
nous avons rencontré 4 ours noirs, un brun (peut-être un petit grizzly, on ne
lui a pas demandé), plusieurs bisons dont quelques-uns sur la route.
Arrivés à Watson Lake, Diane était déçue de ne pas pouvoir
assister à la représentation sur les aurores boréales au Northern Lights Centre
(c’était fermé pour le 1er juillet !). On se reprendra peut-être sur le chemin
du retour…
Nous avons marché dans la forêt des pancartes (Sign Post Forest) où
plus de 88 000 visiteurs ont laissé une indication de leur passage. Diane a
décidé de faire la sienne à l’endos d’un couvercle de métal. Elle a peint le nom (Midilou) et l’année avec
du vernis à ongles et nous avons ajouté le logo de la FQCC vu que nous n'avions pas celui d'Allo Québec ; il faudra revenir…
Nous avons également visité le centre d’information et obtenu beaucoup de renseignements sur les
places à voir au Yukon et en Alaska en plus d’un autre film et d’une petite
exposition sur la réalisation de la route de l’Alaska.
Mardi, le 2 juillet, nous quittons Watson Lake vers 9 h et
prenons la direction de Whitehorse. La route est toujours belle, en bien
meilleure condition que ce à quoi je m’attendais. Le seul « hic »,
c’est qu’il y avait des petites sections en réparation, ce qui signifie belle
route de gravelle poussiéreuse sur lesquelles on n’a même pas besoin de
ralentir… mais la poussière arrive toujours à nous rattraper, même à l’intérieur
!
Le paysage semblait magnifique, mais la fumée provenant des
feux de forêt dans la région de Carmacks et Dawson City nous a empêché de
vraiment en profiter.
Arrivés au camping, il y avait comme c’est souvent, le cas
ici, un lave auto ou VR; alors, comme il était tôt (15 h), on a fait un bon
lavage extérieur des 2 véhicules.
Whitehorse, Yukon, 3 au 5 juillet : Belle petite ville
qui semble vivre au rythme du Yukon, c’est-à-dire sans stress. On s’y sent bien
accueilli et nous avons rencontré beaucoup plus de francophones que ce à quoi
nous nous attendions. Whitehorse compte 30 000 habitants sur un total de 38 000 dans tout le Yukon et nous avons appris que le Yukon représente le 3ième endroit
le plus francophone au pays après le Québec et le Nouveau-Brunswick.
Pour notre première journée, nous avons bien sûr visité le
Centre d’information puis le musée Macbride très intéressant. Diane était
contente d’enfin connaitre la vraie histoire de Sam McGee, héros malgré lui
d’un poème de Robert Service dans La Crémation de Sam McGee.
Nous avons
dîner dans un restaurant vraiment typique au centre-ville (avec service en
français).
Pot de vin pour madame et Yukon Gold pour monsieur ! |
Tout en marchant en ville, nous avons trouvé et visité la cathédrale
où nous avons rencontré un couple de missionnaires laïques et francophones qui travaillent au
Yukon : lui, vient du Nouveau-Brunswick et elle, du nord de
l’Ontario.
Ensuite, nous avons longé le
Mile Canyon, là où plusieurs prospecteurs ont tout perdu et/ou y ont laissé
leur vie. À l’époque de la ruée vers l’or (1898), c’était un passage très
dangereux à cause des rapides qui se précipitaient dans le canyon. C’est
d’ailleurs de là que vient le nom de la ville car les rapides ressemblaient à
des chevaux blancs sur le fleuve (Whitehorse).
L’avant-midi de notre deuxième journée a été consacrée à
faire réparer un problème de connexion entre l’auto et le VR et au
ravitaillement. Diane a bien aimé l’épicerie Save on Foods où elle a été servie
par un aimable boucher, Patrick de Drummondville. En après-midi, nous avons
visité le Centre d’interprétation de la Béringie du Yukon où nous avons
rencontré Tracy de Carleton-sur-Mer en Gaspésie !
Ce musée explique comment les animaux et les humains ont pu
arriver en Amérique par un lien terrestre nommé la Béringie pendant l’époque
glaciaire. On a aussi appris que même si presque toute l’Amérique a été
recouverte de glace, il n’y en a jamais eu au nord de Whitehorse.
Tout le long de notre séjour, la météo a été superbe et le
mercure dans la journée variait entre 20 et 25 C, très confortable car sans
humidité. On a appris que le Yukon est l'un des endroits où le réchauffement climatique se fait le plus sentir ; on a aussi appris qu’il fait
habituellement 10 degrés de plus en été et 10 degrés de moins en hiver à Dawson
City, environ 500 kilomètres au nord, une de nos prochaines destinations.
Salut à vous deux, nous avions hâte de lire la suite de votre périple.
RépondreSupprimerVous avez vraiment la plume facile. Félicitations pour votre récit et bonne route.
Yolande et Serge
Nous ne savions pas que la route de l'Alaska avait été construite d'urgence par l'armée américaine pour contrer une éventuelle invasion par le nord des japonais. Merci de nous permettre de vous accompagner.
RépondreSupprimerKathy et François
J'imagine tous les beaux paysages et le bon saumon à déguster.
RépondreSupprimerMerci de vos infos !Cela nous fait voyager et rêver.
Carole et Richard
Merci pour les leçons d'histoire. Très intéressant de réaliser que le Yukon offre un microclimat aux plus braves...
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