vendredi 19 juillet 2019

La route du Klondike


Après 3 jours à Whitehorse, notre plan original était de monter vers Dawson City. Comme mentionné précédemment, sans le vouloir, nous sommes sur le même trajet que la caravane de Fantasy Tour (23 véhicules) et à peu près aux mêmes dates, ce qui signifie pour nous beaucoup de circulation et des difficultés à trouver des endroits libres pour coucher. Il n’y avait pas de place à Dawson avant le lundi…

Nous avons alors pris la décision d’aller passer la fin de semaine du côté de Skagway, en bordure d’un bras de mer en Alaska, là ou débute la route du Klondike.

Depuis que Diane, ses sœurs et moi avons lu l’excellente trilogie « Lili Klondike », toute l’histoire de la ruée vers l’or nous intéresse. Nous étions donc excités de suivre la même route que les 2 personnages principaux de ce roman.

Skagway est aujourd’hui un endroit très touristique et, là aussi, les 2 terrains de camping étaient complets. Nous avons donc opté pour coucher à Tagish, au Yukon à environ 2 heures de route de Skagway et d’y aller en Jeep. Cette option était intéressante car elle nous évitait de passer les douanes américaines avec trop de nourriture à bord (nous avions fait des provisions avec l’idée que nous serions au Canada pour le week-end).

En partant de Whitehorse, on entreprend donc la descente de la route du Klondike jusqu’à Carcross comme première étape. Juste avant d'y arriver, on fait un arrêt comme plein d'autres touristes devant le plus petit désert au monde, qui mesure environ 1 mile carré. Bien sûr, on est allé s'y promener pieds nus !
Carcross (signifie Carribou Crossing) est un sympathique petit village où nous avons cassé la croûte dans un beau petit bistro et fouiné dans les boutiques. Diane les a trouvées très intéressantes car il y avait beaucoup d’arts amérindiens.

Le camping choisi, situé à Tagish (22 km à l’est de Carcross) était des plus pittoresques : il s’agit du Six Mile River Resort, un endroit plutôt exotique comme vous pouvez le voir sur la photo. 
Difficile à voir sur la photo, mais le mur est tapissé de plaques d'immatriculations
C’est une place de pêche, fréquentée par une clientèle régulière qui arrive par bateau, VTT, camions et quelques VR. La patronne, Micheline (Mitch), est une fille de Montréal qui a vécu à Fabreville, tout près de notre ancienne maison de Ste-Rose. Elle s’occupe du restaurant et nous avons soupé là le premier soir. C’était excellent ! La publicité de la place mentionne « Slow Food », nous avons pensé qu’il s’agissait probablement de plats mijotés… erreur ! Ici, çà veut dire service très lent et très relax ! C’était quand même très plaisant.
L'humour Yukonnais ! Très présent au Six Mille River Resort

Le samedi, nous avons fait environ 2 heures de route vers le sud pour nous rendre à Skagway, AK, là où débute la route du Klondike. La route est très belle mais la fumée causée par les feux de forêt nous cachait le vrai décor... La ville de Skagway est beaucoup plus petite que ce à quoi nous nous attendions ;  Michel pensait faire le plein d’essence à bon prix, mais il n’y a qu’une seule station service en ville, alors pour le prix…
Skagway est une ville d’un peu plus de 1000 habitants, mais c’est aussi une destination importante pour les bateaux de croisière, ce qui amène énormément de monde dans les rues de la ville où on retrouve toute sorte de boutiques (beaucoup de bijouteries) et quelques restos. Lors de notre passage, il y avait « seulement » deux bateaux, au port. C’est aussi une escale importante pour les traversiers reliant les différents ports de l’Alaska et de la Colombie-Britannique. Pendant la grande ruée vers l’or en 1898, c’est ici que les gens arrivaient par bateaux. À partir d’ici (White Pass, 32 km) ou de Dyea (Chilcoot Trail, 25 km)  de l’autre côté de la baie, ils partaient avec une tonne de bagage pour escalader les montagnes et les glaciers et se rendre au lac Bennet, où ils devaient se construire un bateau et descendre le fleuve Yukon jusqu’à Dawson City. Un périple qui pouvait prendre plus d’un an dans des conditions terribles.

Naturellement, on a beaucoup appris sur cette histoire. Entre autres, il est dit qu’environ un million de personnes pensaient venir au Klondike pour y faire fortune, 100 000 l’ont fait et seulement 30 000 ont réussi à se rendre à Dawson City. Sur ce nombre, quelques centaines seulement ont fait fortune !

De retour à notre « Resort », nous avons commandé une pizza à Mitch pour manger dans le VR, pensant que ce serait prêt une trentaine de minutes plus tard. Rappelez-vous ce que signifie « Slow Food »… donc Mitch m’a dit de revenir la chercher dans 1 heure ! C’est ce que j’ai fait et nous ne l’avons pas regretté, une de nos meilleures à vie !

Le lendemain, nous reprenons la route, retournons à Whitehorse par l’Alaska Highway et prenons ensuite la partie nord de la route du Klondike qui nous amènera à Dawson City, 535 kilomètres au nord. Nous faisons un arrêt à Carmacks pour une nuit. Bonne chose pour Michel qui souffrait d'un mal de dos (mauvais mouvement en préparant le VR le matin).

Nous arrivons à Dawson City le lundi en début d’après-midi. Nous sommes immédiatement frappés par la chaleur accablante qui nous confirme que depuis notre départ, plus nous approchons du pôle nord, plus il fait chaud !

Comme dans le roman, Dawson City représente pour nous une étape importante. C’est une petite ville d’environ 2000 habitants, mais tout comme à Skagway, c’était quasiment une métropole avec ses 35 000 habitants en 1899. Parcs Canada a décidé d’en faire un endroit historique et a jusqu’à date acheté 33 bâtiments qu’il est en train de restaurer. La ville a également passé un règlement pour que les nouvelles constructions ou rénovations respectent le même style architectural. Aussi, les rues sont en terre battue et les trottoirs en bois et cela ne changera pas.

Notre première réaction en débarquant ici : il fait chaud, environ 33 C, une chaleur sèche et poussiéreuse ! On est en période de dangerosité extrême pour les feux de forêt. D'ailleurs, nous en avons vu quelques uns sur la route avant d'arriver, même un d'assez près pour voir les flammes, c'est triste à voir mais on se console car c'est un phénomène naturel qui est bon pour régénérer les forêts. C'est pourquoi les autorités les laissent brûler sauf s'ils mettent la vie de personnes en danger ou s'approchent de structures importantes.

Comme nous sommes arrivés tard, nous avons soupé, puis nous sommes allés explorer les lieux à pied, histoire de se familiariser avec la place (notre camping est au centre-ville). Il faut dire que nous n’étions pas inquiets de marcher à la noirceur… ici, le soleil se couche vers 00 h 30 et se lève autour de 03 h 30 ! On commence à peine à s’y habituer. Ce qui a beaucoup frappé Diane, à Dawson, c'est le SILENCE.
Le Grand Théatre, construit en 1900 et restauré par Parcs Canada
Pour notre première journée, nous avons débuté par le Centre des visiteurs où nous avons pu choisir les différentes activités offertes par Parcs Canada. Après avoir flâné en ville et manger au VR, nous avons assisté à une excellente présentation sur le poète du coin, Robert Service, devant la cabane où il a habité à Dawson City (son poème le plus populaire est : The cremation of Sam McGee), puis nous avons visité le musée de la ville (Dawson City Museum) où nous avons eu droit à une présentation par une guide de l’architecture des principaux bâtiments de la ville, construits selon les plans de l’architecte  Thomas W. Fuller.

En soirée, une sortie incontournable était prévue au voyage depuis longtemps : spectacle au Diamond Tooth Gerties Gambling Hall, le plus ancien casino du Canada. On n’y est pas allé pour jouer, mais pour les spectacles de danse et de vaudeville. Très belle soirée pendant laquelle Michel et 3 autres messieurs ont été entrainés de force à danser sur la scène avec les danseuses de French Cancan, très drôle !

La deuxième et dernière journée, nous avons fait un tour guidé en français de quelques-uns des immeubles restaurés par Parcs Canada ; notre guide était très intéressante (une femme du lac St-Jean) et nous avons beaucoup appris sur la ville des années 1898-1900 et d’aujourd’hui. Notre guide habite ici depuis 43 ans et pouvait répondre à toutes nos questions.  Très belle activité ! Elle nous a même dit que plusieurs maisons ne peuvent pas avoir l'eau courante.

En après-midi, nous avons fait une autre visite guidée des plus intéressantes : cette fois, c’était un peu à l’extérieur de la ville où nous avons visité la drague # 4, une très impressionnante machine qui creusait le sol à la recherche d’or. Elle a été construite en 1912 et a été en opération jusqu’en 1959 ; elle est la plus grande à coque en bois et à godets en Amérique du Nord et est haute de huit étages. Dans un bon gisement, elle pouvait récupérer jusqu’à 800 onces d’or par jour.
Cette visite nous a permis d’apprendre comment l’or est retiré du sol, que l’or dans le Yukon et l’Alaska est de type « placer », c’est-à-dire libre, ce qui est très différent des mines que l’on retrouve en Abitibi où l’or est plutôt encastré dans le roc. Nous étions les seuls pour cette activité en français, nous avons donc eu droit à une visite privée avec notre guide, un jeune passionné de l’Abitibi qui vient passer tous ses étés à Dawson City.

Nous sommes maintenant à la fin de la route du Klondike. Elle s’arrête vraiment ici ; pour aller plus loin, on devra prendre un traversier et une route de terre pour rejoindre l’Alaska, vers l'ouest.

On pourrait aussi rester au Yukon prendre la Dempster Highway, route de gravier qui mène à la mer de Beaufort, 875 kilomètres plus au nord. Mais çà, c’est pour une autre vie…

À suivre bientôt !

Pour plus de photos de la route du Klondike, cliquez ici (ou copiez le lien dans votre navigateur) :

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Pour plus de photos sur la route de l'Alaska, manquantes dans le dernier article, cliquez ici :

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1 commentaire:

  1. Hello, je viens de me souvenir, c'était les Eagle et les Raven.La coutume voulait qu'il y avait une cérémonie, et les jeunes se choissisaient pour se marier lors de cette cérémonie.Un membre des Eagle ne pouvait choisir un membre des Raven.
    Richard et Carole

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