Tranquillement, mais sûrement, on débute le chemin du retour
qui ne se fera pas sans plusieurs détours !
Le premier sera pour Valdez, un endroit que nous rejoignons
en passant à nouveau par Anchorage, puis Palmer au nord-est où nous couchons
pour une nuit et faisons quelques provisions car nous ne prévoyons pas voir de
villes d’importance moyenne pour plusieurs jours.
Pour se rendre à Valdez, il faut laisser la route principale
pour un trajet de 185 kilomètres vers le sud (aller seulement). On a un peu hésité
avant d’y aller, mais n’avons jamais regretté de le faire malgré que la
qualité de la route était atroce pour 75% du trajet et que nous avons dû passer
au travers de 2 chantiers de construction du genre qu’il faut attendre qu’un
chemin de terre temporaire soit aménagé devant nous !
Mais, quand on arrive à la Thompson Pass et qu’on descend
pendant près de 10 kilomètres dans un canyon pour finalement arriver à Valdez,
on ne peut s’empêcher de sortir nos premiers vrais WOW du voyage. La ville est
entourée de montagnes, de glaciers et de chutes d’eau plus spectaculaires les unes
que les autres. Le port et la marina sont accessibles à l’année et la plupart
des bateaux restent à l’eau tout l’hiver ; on a même entendu qu’un propriétaire
de bateau qui ne le déneigerait pas pendant l’hiver pourrait être mis à
l’amende. Il faut dire qu‘à chaque année, il y a au moins un bateau qui coule
dans la marina à cause du poids de la neige…c’est vrai qu’il tombe ici une
moyenne de 27 pieds de neige par hiver et que le record a été de 47 ½ pieds
dans les années 90. Cette même année, il est tombé 75 pieds de neige en haut de
la Thompson Pass, super pour la motoneige, mais moins facile pour les
déneigeuses !
Notre camping était au cœur de l’action dans la ville, nous
n’avions qu’à traverser la rue pour marcher le long de la marina ce que nous
avons fait à tous les soirs, c’était tellement beau et la couleur de l’eau
tellement belle… On a même marché sur les quais flottants qui nous ont étonnés
par leur solidité à toute épreuve ; on a même pu faire une rencontre assez
intime avec une loutre de mer.
Valdez, comme plusieurs autres municipalités le
long de la côte, a aussi été affectée par le tremblement de terre de 1964, mais
ici, contrairement à d’autres endroits, ce ne sont pas les vagues du tsunami
qui ont tout détruit, mais plutôt le tremblement de terre lui-même. D’ailleurs,
on a pu visiter l’ancien village où il n’y a plus que quelques ruines de
fondation puisque le village en entier a été reconstruit plus loin, à environ 6
kilomètres.
Nous sommes allés au pied du glacier Valdez qui nous a
surpris par le nombre de petits icebergs qui flottaient dans la rivière. Nous
nous sommes aussi attardés à la Solomon Gulch Hatchery, un incubateur de saumons.
C’est vraiment
extraordinaire de voir des milliers de saumons vouloir remonter l’échelle
aménagée pour revenir à leur lieu de naissance dans l’incubateur. Plus de 2000
le font à chaque jour…Visite super intéressante ! Il y a beaucoup de pancartes
(Beware of bears) car pour les ours, cet endroit représente un buffet à volonté…
En partant de Valdez, nous sommes revenus sur nos pas par la
route atroce (mais le paysage magnifique) jusqu’à Glenhallen puis nous nous sommes dirigés
vers l’est jusqu’à Tok. On espérait une meilleure route, mais ce fut le cas
seulement pour une toute petite section. Le reste ne nous offrait pas des nids de
poule comme chez nous, mais des vallons causés par le dégel du pergélisol. On a
l’impression de rouler sur des dos de chameaux ! On n’a pas le choix de
ralentir si on veut que la vaisselle suive le motorisé !!
Enfin, arrivés à Tok, nous sommes retournés au même camping
qu’un mois auparavant alors qu’on commençait le cœur de l’Alaska. De là, on
s’est rendu à Destruction Bay (Yukon) par l’Alaska Highway et on a compris
pourquoi ça s’appelle Destruction Bay : la route est terrible mais on
finit par s’y habituer. Soyons sérieux, on lui a donné ce nom suite à un grand vent qui a détruit les structures érigées par les militaires lors de la
construction de la route de l'Alaska en 1942-1943. C’est une toute petite ville
de moins de 100 habitants et le camping où nous sommes arrêtés offre l'eau et l'électricité, on choisit notre site car il n’y a aucun employé sur place. On doit payer en argent dans une
enveloppe qu’on laisse dans la boite à lettre qui est accessible à tout le
monde !
En route vers Haines Junction au Yukon, la route et les paysages étaient de toute beauté... nous avons contourné de très grosses montagnes. On a réalisé une fois
rendu dans le village, que nous venions de passer autour du Mont Logan qui est
le sommet le plus élevé du Canada et le deuxième en Amérique (19 551
pieds ou 5959 mètres). Mais un peu comme le mont McKinley à Denali, il ne se
montre pas facilement et d’autres montagnes nous empêchent de le voir.
Puis, on quitte cette route à Haines Junction, YK, pour se
diriger franc sud vers Haines, AK, où nous passerons les trois prochaines
nuits. Avant de prendre la direction de Haines, nous sommes arrêtés voir
l’église catholique de Haines Junction : celle-ci a été construite en 1954
par le père Morrisset à partir d’un entrepôt désaffecté ayant servi à la
construction de la route de l’Alaska. Elle est toute petite, mais a la
particularité d’être l’église la plus photographiée du Yukon !
La route jusqu’à
Haines est aussi vraiment très belle et en bonne condition et la partie qui traverse
les montagnes avant d’arriver à la frontière de l’Alaska est splendide; cette
section de route se trouve à être en Colombie Britannique, juste avant
d’arriver à la frontière de l’Alaska. Notre camping est vraiment très bien et
nous sommes surpris d’y retrouver encore le groupe de Fantasy Tour.
Haines, Alaska |
Pour notre première journée à Haines, nous avons marché dans
la vieille partie de la ville et nous avons exploré les routes avoisinantes.
Nous sommes également allés à un endroit reconnu pour voir régulièrement des
ours venir se nourrir à la rivière puisqu’il y a un barrage forçant les saumons
à passer par une petite porte dans le but d’en faire le décompte. C’est assez
drôle de voir quelqu’un assis au dessus de la porte et compter les saumons
manuellement toute la journée… drôle d’emploi !
Bien que nous étions en plein
après-midi, nous avons été chanceux de voir un bel ours venir se servir près du
barrage.
La journée suivante a été consacrée à un voyage en bateau
jusqu’à Juneau, la capitale de l’Alaska. Quelle belle journée ! La météo était
parfaite, nous sommes embarqués sur le bateau à 8 h 30 et sommes arrivés près
de Juneau à 11 h.
Notre transporteur pour Juneau ! |
De là, un autobus nous attendait pour un voyage commenté
pendant environ 30 minutes jusqu’au centre-ville, sur les quais des bateaux de
croisière. Après avoir manger dans un restaurant au bord de l’eau, nous avons
marché sur les quais, fouiné dans les boutiques et marché en ville jusqu’à la
cathédrale et le capitole (sans dôme).. De retour sur les quais, nous avons
pris chacun un cornet, histoire de se rafraichir car il faisait très chaud.
Juneau, capitale de l'Alaska |
Juneau est une ville de 32 000 habitants et nous a surpris
par le nombre de voitures et de routes étant donné qu’elle est accessible
seulement par avion ou par bateau. Le jour de notre visite, il y avait 4 bateaux de croisières au port (qui peut en accueillir 6 ou 7) et on nous a dit
que 22 000 personnes visiteraient la ville pendant cette journée. Inutile de dire que
les boutiques et les restos près du bord de l’eau étaient sursaturés, ce qui nous a
un peu agacé...
On voit au loin 3 bateaux de croisière, le quatrième était le Royal Princess, beaucoup plus gros. |
À 16 h, nous avons repris l’autobus qui nous a ramené au
bateau dans une marina beaucoup plus près du centre-ville. Notre bateau est un
catamaran de 65 pieds et file à une vitesse de plus de 30 milles à l’heure (30
nœuds) ; le conducteur de l’autobus, le capitaine et l’hôtesse étaient super
sympathiques. On nous servi café et muffin le matin et une chaudrée de fruits
de mer avec pain et biscuit pour le retour ; le capitaine s’arrêtait souvent
pour observer les animaux sur la terre comme dans l’eau ; on a vu un ours et
des aigles à l’aller, des baleines, des marsouins, des lions de mer et des
phoques au retour.
Vue qui s'offrait à nous en quittant une marina près de Juneau. |
Nous étions enchantés de notre journée.
Le lendemain, nous revenons au Canada (6e
traversée de frontière depuis notre départ !) jusqu’à Haines Junction, d’où
nous reprenons l’Alaska Highway (condition passable) jusqu’à Whitehorse pour
encore une fois s’approvisionner avant la descente vers le sud. À partir d'ici, c'est vraiment fini pour l'Alaska... et on peut dire que çà finit bien puisque Valdez et Haines sont les 2 endroits que nous avons préférés depuis notre départ !