jeudi 22 août 2019

Le meilleur de l'Alaska pour la fin !


Tranquillement, mais sûrement, on débute le chemin du retour qui ne se fera pas sans plusieurs détours !

Le premier sera pour Valdez, un endroit que nous rejoignons en passant à nouveau par Anchorage, puis Palmer au nord-est où nous couchons pour une nuit et faisons quelques provisions car nous ne prévoyons pas voir de villes d’importance moyenne pour plusieurs jours.

Pour se rendre à Valdez, il faut laisser la route principale pour un trajet de 185 kilomètres vers le sud (aller seulement). On a un peu hésité avant d’y aller, mais n’avons jamais regretté de le faire malgré que la qualité de la route était atroce pour 75% du trajet et que nous avons dû passer au travers de 2 chantiers de construction du genre qu’il faut attendre qu’un chemin de terre temporaire soit aménagé devant nous !

Mais, quand on arrive à la Thompson Pass et qu’on descend pendant près de 10 kilomètres dans un canyon pour finalement arriver à Valdez, on ne peut s’empêcher de sortir nos premiers vrais WOW du voyage. La ville est entourée de montagnes, de glaciers et de chutes d’eau plus spectaculaires les unes que les autres. Le port et la marina sont accessibles à l’année et la plupart des bateaux restent à l’eau tout l’hiver ; on a même entendu qu’un propriétaire de bateau qui ne le déneigerait pas pendant l’hiver pourrait être mis à l’amende. Il faut dire qu‘à chaque année, il y a au moins un bateau qui coule dans la marina à cause du poids de la neige…c’est vrai qu’il tombe ici une moyenne de 27 pieds de neige par hiver et que le record a été de 47 ½ pieds dans les années 90. Cette même année, il est tombé 75 pieds de neige en haut de la Thompson Pass, super pour la motoneige, mais moins facile pour les déneigeuses !

Notre camping était au cœur de l’action dans la ville, nous n’avions qu’à traverser la rue pour marcher le long de la marina ce que nous avons fait à tous les soirs, c’était tellement beau et la couleur de l’eau tellement belle… On a même marché sur les quais flottants qui nous ont étonnés par leur solidité à toute épreuve ; on a même pu faire une rencontre assez intime avec une loutre de mer.

Valdez, comme plusieurs autres municipalités le long de la côte, a aussi été affectée par le tremblement de terre de 1964, mais ici, contrairement à d’autres endroits, ce ne sont pas les vagues du tsunami qui ont tout détruit, mais plutôt le tremblement de terre lui-même. D’ailleurs, on a pu visiter l’ancien village où il n’y a plus que quelques ruines de fondation puisque le village en entier a été reconstruit plus loin, à environ 6 kilomètres. 

Nous sommes allés au pied du glacier Valdez qui nous a surpris par le nombre de petits icebergs qui flottaient dans la rivière. Nous nous sommes aussi attardés à la Solomon Gulch Hatchery, un incubateur de saumons.
C’est vraiment extraordinaire de voir des milliers de saumons vouloir remonter l’échelle aménagée pour revenir à leur lieu de naissance dans l’incubateur. Plus de 2000 le font à chaque jour…Visite super intéressante ! Il y a beaucoup de pancartes (Beware of bears) car pour les ours, cet endroit représente un buffet à volonté…

En partant de Valdez, nous sommes revenus sur nos pas par la route atroce (mais le paysage magnifique) jusqu’à Glenhallen puis nous nous sommes dirigés vers l’est jusqu’à Tok. On espérait une meilleure route, mais ce fut le cas seulement pour une toute petite section. Le reste ne nous offrait pas des nids de poule comme chez nous, mais des vallons causés par le dégel du pergélisol. On a l’impression de rouler sur des dos de chameaux ! On n’a pas le choix de ralentir si on veut que la vaisselle suive le motorisé !!

Enfin, arrivés à Tok, nous sommes retournés au même camping qu’un mois auparavant alors qu’on commençait le cœur de l’Alaska. De là, on s’est rendu à Destruction Bay (Yukon) par l’Alaska Highway et on a compris pourquoi ça s’appelle Destruction Bay : la route est terrible mais on finit par s’y habituer. Soyons sérieux, on lui a donné ce nom suite à un grand vent qui a détruit les structures érigées par les militaires lors de la construction de la route de l'Alaska en 1942-1943. C’est une toute petite ville de moins de 100 habitants et le camping où nous sommes arrêtés offre l'eau et l'électricité, on choisit notre site car il n’y a aucun employé sur place. On doit payer en argent dans une enveloppe qu’on laisse dans la boite à lettre qui est accessible à tout le monde !

En route vers  Haines Junction au Yukon, la route et les paysages étaient de toute beauté... nous avons contourné de très grosses montagnes. On a réalisé une fois rendu dans le village, que nous venions de passer autour du Mont Logan qui est le sommet le plus élevé du Canada et le deuxième en Amérique (19 551 pieds ou 5959 mètres). Mais un peu comme le mont McKinley à Denali, il ne se montre pas facilement et d’autres montagnes nous empêchent de le voir.

Puis, on quitte cette route à Haines Junction, YK, pour se diriger franc sud vers Haines, AK, où nous passerons les trois prochaines nuits. Avant de prendre la direction de Haines, nous sommes arrêtés voir l’église catholique de Haines Junction : celle-ci a été construite en 1954 par le père Morrisset à partir d’un entrepôt désaffecté ayant servi à la construction de la route de l’Alaska. Elle est toute petite, mais a la particularité d’être l’église la plus photographiée du Yukon ! 
 La route jusqu’à Haines est aussi vraiment très belle et en bonne condition et la partie qui traverse les montagnes avant d’arriver à la frontière de l’Alaska est splendide; cette section de route se trouve à être en Colombie Britannique, juste avant d’arriver à la frontière de l’Alaska. Notre camping est vraiment très bien et nous sommes surpris d’y retrouver encore le groupe de Fantasy Tour.

Haines, Alaska
Pour notre première journée à Haines, nous avons marché dans la vieille partie de la ville et nous avons exploré les routes avoisinantes. Nous sommes également allés à un endroit reconnu pour voir régulièrement des ours venir se nourrir à la rivière puisqu’il y a un barrage forçant les saumons à passer par une petite porte dans le but d’en faire le décompte. C’est assez drôle de voir quelqu’un assis au dessus de la porte et compter les saumons manuellement toute la journée… drôle d’emploi !
Bien que nous étions en plein après-midi, nous avons été chanceux de voir un bel ours venir se servir près du barrage.

La journée suivante a été consacrée à un voyage en bateau jusqu’à Juneau, la capitale de l’Alaska. Quelle belle journée ! La météo était parfaite, nous sommes embarqués sur le bateau à 8 h 30 et sommes arrivés près de Juneau à 11 h.
Notre transporteur pour Juneau !
De là, un autobus nous attendait pour un voyage commenté pendant environ 30 minutes jusqu’au centre-ville, sur les quais des bateaux de croisière. Après avoir manger dans un restaurant au bord de l’eau, nous avons marché sur les quais, fouiné dans les boutiques et marché en ville jusqu’à la cathédrale et le capitole (sans dôme).. De retour sur les quais, nous avons pris chacun un cornet, histoire de se rafraichir car il faisait très chaud.
Juneau, capitale de l'Alaska
Juneau est une ville de 32 000 habitants et nous a surpris par le nombre de voitures et de routes étant donné qu’elle est accessible seulement par avion ou par bateau. Le jour de notre visite, il y avait 4 bateaux de croisières au port (qui peut en accueillir 6 ou 7) et on nous a dit que 22 000 personnes visiteraient la ville pendant cette journée. Inutile de dire que les boutiques et les restos près du bord de l’eau étaient sursaturés, ce qui nous a un peu agacé...
On voit au loin 3 bateaux de croisière, le quatrième était le Royal Princess, beaucoup plus gros.
À 16 h, nous avons repris l’autobus qui nous a ramené au bateau dans une marina beaucoup plus près du centre-ville. Notre bateau est un catamaran de 65 pieds et file à une vitesse de plus de 30 milles à l’heure (30 nœuds) ; le conducteur de l’autobus, le capitaine et l’hôtesse étaient super sympathiques. On nous servi café et muffin le matin et une chaudrée de fruits de mer avec pain et biscuit pour le retour ; le capitaine s’arrêtait souvent pour observer les animaux sur la terre comme dans l’eau ; on a vu un ours et des aigles à l’aller, des baleines, des marsouins, des lions de mer et des phoques au retour.
Vue qui s'offrait à nous en quittant une marina près de Juneau.
 Nous étions enchantés de notre journée.

Le lendemain, nous revenons au Canada (6e traversée de frontière depuis notre départ !) jusqu’à Haines Junction, d’où nous reprenons l’Alaska Highway (condition passable) jusqu’à Whitehorse pour encore une fois s’approvisionner avant la descente vers le sud. À partir d'ici, c'est vraiment fini pour l'Alaska... et on peut dire que çà finit bien puisque Valdez et Haines sont les 2 endroits que nous avons préférés depuis notre départ !

lundi 5 août 2019

La péninsule de Kenai


La péninsule de Kenai est considérée comme le terrain de jeux des gens d’ici, c’est un peu comme les Laurentides pour les gens de Montréal, ce qui signifie beaucoup de circulation sur la route, surtout la fin de semaine. Ici, on n’a pas de choix ; il n’y a qu’une seule route !

En quittant Anchorage, nous avons suivi la « Seward Highway » qui longe le Turnagain Arm, un bras de mer qui nous laisse voir d’impressionnantes montagnes. Sur la péninsule de Kenai, on laisse cette route pour prendre la « Sterling Highway » jusqu’au bout, à Homer.

Encore une fois, on est pris dans la fumée des feux de forêt qui nous empêche de bien apprécier le paysage. La fumée est beaucoup plus dense dans la région de Soldotna, mais on nous dit que les feux sont maitrisés à 75% et que ça s’améliore vers Homer, notre destination du jour.

L’arrivée à Homer se fait sans encombres et le camping (KOA) que nous avions réservé est sur une falaise au bord de l’océan ; nous sommes très contents d’avoir un site qui donne sur l’océan et la vue de notre fenêtre est formidable… on a juste hâte que la fumée se disperse un peu plus ! Nous sommes ici pour 4 nuits, alors on a le temps…

Pendant notre séjour, nous sommes allés sur le « spit » à 3 reprises ; il s’agit d’une étroite bande terre qui s’avance d’environ 5 kilomètres dans la baie de Cook (Cook Inlet). On y retrouve le port naturellement axé sur la pêche (sportive et commerciale), le quai du traversier de l’Alaska Marine Highway, une imposante marina, 3 terrains de camping, des boutiques et bien sûr, des restaurants. 

Vue d'ensemble du "Spit"
C’est la place où l’action se passe ! La dernière journée, nous y avons pris un verre au Salty Dawg Saloon, un icône construit en 1897 qui a servi de bureau de poste, de gare, d’épicerie et de  bureau de mine, puis nous avons pris un excellent repas chez Captain Pattie’s, à une  table avec vue sur la mer, les superbes montagnes et les glaciers (cette fois, une vue sans fumée). 
Salty Dawg Saloon, regardez bien, la porte est tapissée de billets de banque... il y en partout à l'intérieur !
C’est en effet juste avant notre départ que le ciel s’est dégagé pour nous permettre de bien distinguer les montagnes, les glaciers et les volcans, quoique pour ces derniers on n’est pas certain d’avoir regardé aux bons endroits.
Nous nous sommes également rendus au bout de la « East End Road » pour voir les magnifiques paysages le long de la Kechamak Bay et nous sommes revenus sur nos pas pour nous rendre à Anchor Point, le point le plus à l’ouest de l’Amérique du Nord joignable par voie terrestre.




Voici comment et met et on sort les bateaux de l'eau à Anchor Point.
C’est à la fin des années 1700 que les russes sont débarqués et ont commencé à coloniser l’Alaska. Ils sont venus surtout pour la traite des fourrures qui était extrêmement lucrative. L’Alaska a donc d’abord été une possession russe, les États-Unis l’ont achetée en l867 pour 7 200 000 $. L’Alaska est devenu le 49e état américain en 1959.

On a aussi constaté que nous sommes sur un territoire très mouvementé au niveau sismique : on est dans une zone sujette au tremblements de terre fréquents et devant 5 volcans encore actifs. Nous sommes sur la ceinture de feu (Ring of Fire), un ensemble linéaire de volcans entourant l’océan pacifique. Les neuf dixièmes des volcans mondiaux y sont concentrés. Cette zone est également caractérisée par de nombreux séismes. Il y a d’ailleurs un peu partout des systèmes d’alerte (sirènes) en cas de tsunami, tremblement de terre ou éruption volcanique, pas rassurant, mais les gens d’ici ne semblent pas s’inquiéter.

De Homer, on s’est dirigé vers Seward, un trajet de 275 kilomètres qu’on a étiré un peu en passant par Kenai où on s’est attardé pour voir et visiter la première église orthodoxe en Alaska, le centre d’information et culturel ainsi que la plage.
Ici, ce qui est très spécial est que le Wallmart a aménagé des espaces de stationnement spécifiquement pour VR sur le côté du magasin ; il doit y avoir de la place pour une trentaine de VR et quelques-uns avaient l’air d’être installés là pour un long séjour. Après avoir fait le plein de diésel, nous sommes repartis vers Seward où nous sommes arrivé vers 17 h dans un tout nouveau KOA.

Pour notre première journée à Seward, le temps est maussade avec des épisodes de pluie intermittente. Nous sommes allés au Kenai Fjords National Park pour voir le glacier « Exit ». Nous avons fait une randonnée avec un ‘ranger’ du parc pour nous rendre à la base du glacier ; très très intéressante visite et on a surtout été en mesure de constater que le réchauffement climatique est très présent.
Le glacier fait environ six milles de long et la partie visible pour nous était d’environ un mille ; il recule de 11 pouces par jour, c’est stupéfiant, c’est triste... Sur la piste, il y avait plusieurs écriteaux indiquant les endroits recouverts de glace au cours des années précédentes.

Seward est dans une baie (Resurection Bay) et l’eau grise de la fonte du glacier se jette dans la Resurection River ; cette eau est d’un beau gris causé par l’usure de la moraine. Notre guide nous a parlé de la provenance du nom Resurection : il viendrait du fait que les russes ont découvert l’endroit un jour de Pâques.

Et puis nous nous sommes promenés au bord de l’eau et sur les quais. L’eau de la baie et du port ont une couleur qu’on a jamais vu, comme un mélange de vert et de gris, tout à fait magnifique…

Notre souper au Salmon Bake était sublime, malgré l’affiche qui annonce le contraire !


Pour notre deuxième journée à Seward, le temps est encore plus maussade et il pleut presque continuellement. Il faut dire que depuis quelques semaines, nous avons été très gâtés par la météo, temps chaud et presque toujours ensoleillé, mais il semble qu’on revient à la normale ici… Nous en avons profité pour aller voir 2 films à la bibliothèque : le premier expliquait les origines de la Iditarod Trail, un sentier de plusieurs centaines de milles datant de la fin des années 1800 reliant les villes de Seward et Nome et le deuxième film était un documentaire sur le tremblement de terre du 27 mars 1964 (vendredi-saint, vers 17h30, 9.2 Richter) qui a frappé l’Alaska et qui a été ressenti jusqu’en Californie. Le tsunami (de 3 vagues) suivant ce tremblement de terre a frappé Seward de plein fouet avec une vague d’environ trente pieds voyageant à plus de 100 milles à l’heure. Il y avait à ce moment un port commercial prospère à Seward avec de nombreux réservoirs de pétrole et des trains chargés de pétrole prêts à partir. Tout a brulé ainsi qu’une bonne partie de la ville. Le documentaire présentait des survivants de cette épreuve qui racontaient avec émotion, l'horreur qu’ils ont vécu ce soir-là, et qui parlait aussi de la reconstruction de la ville qui a perdu plusieurs des industries qui y étaient établies.

Nous quittons Seward le dimanche en direction de Anchorage, mais nous voulons aller voir le petit village de Whittier qui est accessible par un tunnel assez spécial. Nous avons donc décidé de coucher dans un parc de l'état à Portage Glacier. Nous y sommes arrivés à l'heure du dîner, puis nous nous sommes rendus à Whittier en Jeep pour manger une chaudrée de poissons au bord de l'eau. Le tunnel en soit est une attraction : il s'agit du deuxième plus long tunnel routier et le plus long tunnel combiné rail-route en Amérique du Nord. Il n'a qu'une seule voie de circulation ; on doit donc le traverser selon un horaire prédéterminé.

Il s'agit du tunnel Anton Anderson Memorial qui a été achevé en 1943 comme lien ferroviaire. Il a été converti pour recevoir le trafic routier en juin 2000 seulement.


Le village de Whittier est tout petit et compte environ 200 habitants permanents et beaucoup plus de bateaux ! Ceci s'explique par le fait qu'on est à environ une heure de Anchorage et que les gens de la ville viennent ici pour l'accès à la mer et à la pêche.

Avant de repartir le lendemain, nous avons fait une belle croisière d'une heure sur le lac Portage pour aller voir de près le glacier du même nom. Il faisait beau et notre guide a donné beaucoup  d'informations sur la formation des glaciers. 

De retour au VR pour le lunch, nous sommes ensuite partis pour Palmer au nord-est de Anchorage, ce qui mettait fin à notre tour de la péninsule de Kenai, un endroit charmant plein de beautés et un paradis pour les amateurs de pêche.

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